Fer Forgé Ancien





GRILLE FER FORGE

 Cette grille en fer forgé mesure 3m8o de hauteur et 3m85 de largeur. Les montants sont en fer de 40 millimètres; la partie inférieure de la grille est composée de carrés en fers de 25 et 18 millimètres. Elle est formée par deux vantaux, dans lesquels se meuvent deux guichets adossés à deux pilastres en fer. Ceux-ci sont fixés aux pilastres en pierre par un tirant qui les traverse et vient faire harpon dans le mur. Le tirant se terminé par une chape qui embrasse le fer du montant dans sa partie refoulée en congé. Ces différentes parties sont reliées par un boulon dont la tête est dissimulée par une rosace. La grille en fer forgé est fixée sur le pilastre de telle sorte que celui-ci se trouve en retrait de toute l'épaisseur du fer carré de 4 centimètres. La ferrure est composée, dans le haut, d'un collier renvoyé, et, dans le bas, d'un pivot en acier.
Les guichets sont également ferrés en retrait sur les vantaux. Cette disposition est très heureuse et assure à la grille en fer forge un très bel effet d'ensemble, tout en lui donnant plus de corps.

Toute l'ornementation a été forgée et repoussée au marteau. Le chiffre central, tout entier en fer forgé, d'un travail très difficile, acquiert une grande valeur par la finesse de son exécution.



Grille en fer forgé

       En mettant sous les yeux de nos lecteurs tous les détails d'exécution qui ont été mis en pratique pour forger les différentes pièces qui composent l'ornementation de cette grille, nous faisons connaître plusieurs questions de métier, intéressantes et très utiles à étudier.




 Grille en fer forge

La figure 1 et les figures suivantes jusqu'au numéro 12 de notre planche permettent de suivre les principales opérations par lesquelles on doit passer successivement pour exécuter une des volutes qui fait partie de la frise du haut. La fleur garnie d'une graine qui termine la volute (fig. 1) est composée de la façon suivante : les deux faces de la graine représentée à la figure 2 sont forgées et estampées séparément, puis réunies par une soudure. La figure 3 représente deux graines à double face soudées ensemble. Ces graines sont ensuite enveloppées par deux feuilles, comme il est indiqué, aux figures 4 et 5.

La feuille (fig. 4), toute préparée et emboutie, a été découpée dans un fer plat de 40X7, en suivant le dessin de la figure 6, puis aplatie en lui donnant la forme du modèle. Les bords inférieurs de la feuille qui viennent rejoindre la tige, ont une épaisseur assez grande, afin de leur permettre de supporter une chaude à souder. Une fois ces divers éléments préparés, la graine est enveloppée dans les deux feuilles. Les tiges des graines et. des feuilles doivent être assez longues pour permettre à l'ouvrier de les
tenir avec des tenailles, lorsque ce dernier leur fait subir une première chaude pour les réunir.
La figure 7 donne le motif composé de deux petites feuilles soudées sur la tige ronde de 10 millimètres de diamètre. Le motif principal du rinceau (fig. 8) est composé de deux feuilles et d'une graine
à double face au centre; ces deux parties sont réunies par une soudure sur la tige centrale.
Les figures 2, 9, et 10 représentent des graines estampées qui par leur réunion forment la graine d'ensemble de la figure 11. Chacune de ces graines de deux, trois et quatre perles forgées séparément sont réunies sur une même tige pour former une grappe (fig. 12).
La découpe de la feuille à plat est donnée à la figure 13 ; cette feuille est ensuite forgée et étirée avec une côte dans le milieu, qui donne naissance à la queue, laquelle doit être d'une grosseur de 8 millimètres de diamètre. Une amorce réservée à l'extrémité de cette queue sert à relier le motif à la tige, qui elle-même redevient plate à la naissance des deux petites feuilles qui se trouvent un peu plus bas que le motif principal. La volute se termine par un noyau qui reçoit les rosaces. Les feuilles de la figure i3 sont étirées dans du fer carré de 18 millimètres; elles sont apprêtées et aplaties sur une étampe dans laquelle on a ménagé une rainure cylindrique qui permettra de former la côte du milieu. La forme emboutie est obtenue à chaud. La tige ronde est retournée sur elle-même en forme de boucle; ce détail
d'ornementation répond parfaitement à l'effet décoratif que l'on peut obtenir par l'emploi du fer forgé. Pour les souder à la tige principale, on peut d'abord les assujettir sur celle-ci au moyen de rivets afin de bien leur conserver leurs places respectives. Mais un bon ouvrier, sûr de lui et maître de sa forge, peut se passer de cet expédient; il lui. suffira de bien préparer ses pièces et de les tenailler adroitement de façon à faire directement la soudure. La naissance de chaque tige des feuilles est enveloppée par deux petites feuilles qui sont soudées sur le fer, qui, à ce point, devient plat et de dimension de 25 X 9. Cette belle pièce de fer forgé, qui à elle seule permet au forgeron et au releveur au marteau d'exercer tout leur savoir, contribue par la finesse et la légèreté de sa composition à orner la grille très agréablement.

La figure 14 représente un fleuron composé de quatre feuilles soudées sur une tige centrale terminée par une torsade. Les figures i5 et 16 donnent la découpe à plat de chacune de ces feuilles, qui sont étirées dans du fer carré de 2 5 millimètres; leur épaisseur est de 2mm 1/2 jusqu'à la partie qui est modelée; le reste de la feuille qui constitue l'amorce doit avoir comme épaisseur de 6 à 7 millimètres.
Les feuilles sont ensuite embouties et coudées suivant la figure 17, afin qu'elles puissent envelopper la tige du milieu, tout en laissant entre elles un peu d'espace, comme il est indiqué sur la figure 18; il ne faut pas craindre de laisser les amorces assez longues pour pouvoir les pincer avec des tenailles, lorsqu'on donne la première chaude.
On peut éviter ainsi de les faire tenir à la tige au moyen de rivets. La seconde chaude doit être donnée avec beaucoup de précaution et au moyen d'un feu très doux, qui permet à la tige du milieu de bien chauffer en même temps que les feuilles qui la recouvrent; celles-ci doivent être ménagées, de crainte de les brûler.
La figure 19 représente l'ensemble du bouquet de pavots, dont les pistils sont formés par sept tiges en fer carré de 7 millimètres et se terminent en pointe. Les extrémités inférieures de ces différentes tiges assemblées une à une sont forgées de façon à en composer un fer rond, qui recevra les quatre feuilles formant la corolle de la fleur.
Chacun de ces pétales en fer carré de 14 millimètres est préparé et aplati sur une étampe, dans laquelle est réservée, comme nous l'avons déjà vu, une rainure cylindrique qui sert à réserver une côte dans le milieu de chaque feuille et à renforcer la tige.
La beauté du travail dépend tout entière de l'habileté de l'ouvrier qui saura agréablement chiffonner chacune de ses pièces et leur donner la découpe qui leur convient. Ceci nous offre l'occasion de faire remarquer que, pour obtenir le galbe voulu et pour que ces pièces, qui doivent être vues à une assez grande distance, produisent un bel effet décoratif, il ne faut pas exagérer les détails ni donner une reproduction aussi exacte que possible de la nature. Le ferronnier doit, avant tout, se soucier des lignes
générales et de la souplesse des mouvements et ne pas chercher à donner à son travail une finesse d'exécution, qui serait à l'encontre de l'effet à produire. Le bouquet se continue par un rinceau composé de trois fleurs soudées ensemble et enveloppées à leur naissance par deux feuilles découpées, à arêtes vives et modelées.
Ces différentes pièces, exécutées suivant la méthode que nous venons d'indiquer, sont d'une légèreté et d'une souplesse qu'aucun autre métal ne pourrait leur donner. La manipulation du fer est d'une grande difficulté; aussi le ferronnier peut-il être à juste titre très fier des résultats merveilleux qu'il peut obtenir avec ce métal. C'est pourquoi, bien que des difficultés se rencontrent à chaque instant, nous ne pouvons
  1. cesser de recommander l'emploi de la forge pour l'exécution de toutes ces pièces décoratives, qui acquièrent ainsi une réelle valeur artistique en diminuant, dans bien des circonstances, la durée du travail
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